Bon, pour régler son compte à ce Déluge, et à toutes lectures radicales de la Bible, voyons si le récit tient la route techniquement...

Plutôt deux fois qu’une, je vais prendre 3 approches pour invalider le récit. Qu’une seule de ces approches soit valable, et le récit sera techniquement irréalisable.
Argument géologique : comment recouvrir la Terre d’eau ?Les eaux ont recouvert les plus hautes montagnes de l’époque de 15 coudées. (Gen 7.20)
Le mont Ararat est aujourd’hui à 5137m au dessus de la mer. L’époque du Déluge nous situe il y environ 12 000 ans (tu confirmes ?) ce qui nous situe tout juste entre l’époque Pléistocène et Holocène. De toutes façons il y a de la marge, depuis 1 800 000 BC, les continents actuels sont déjà en place, et de très nombreuses « orogénèses » ont formé les diverses chaines de montagne. Jusqu’à aujourd’hui, les montagnes « jeunes » ont continué de grandir, tandis que les « vielles » ont baissé par l’érosion. En 10 000, voir 100 000 ans, pas grand changement. Prenons une hypothèse très généreuse, avec à l’époque la plus haute montagne du monde « culminant » à 1 000 m !
Comment élever les eaux de 1000 m ?! La terre a un rayon moyen de 6 378 137 km. On calcul donc un volume d’eau nécessaire de… 4/3*pi*(6 378 138^3 - 6 378 137^3) =
511 207 Milliards de kilomètre cube d'eau !!

Le plus efficace serait de congeler l’atmosphère pour la vider de son humidité, mais on sera très loin du compte. Avec le procédé inverse, réchauffement pour faire fondre toutes les glaces et dilater thermiquement l’eau au maximum, le résultat sera encore moindre.
Je note aussi que l’apparition et la disparition de toute cette eau est assez suspecte pour les rédacteurs : 40 jours de pluie (« les écluses du ciel ») suffisent à atteindre le niveau maximal, mais surtout il y a les « sources de abîmes », qui pour le coup sont une origine d’eau hautement spéculative. (Gen 7.11)

Pour la décrue, même recette à l’envers, mais à noter que Dieu y ajoute du vent (Gen 8.1). Si le vent peut localement faire baisser un niveau d’eau, je vois mal comment cela aurait la moindre incidence au niveau planétaire.
Argument agronomique : comment se nourrir de cailloux ?Le Déluge démarre par 40 jours de pluie absolument démentielle (souvenez vous des billions de kilomètres cubes..) Puis s’en suit 150 + 40 = 190 jours où la Terre est entièrement recouverte. On le mentionne rarement, mais il y a à la clef une érosion et contamination extrême des terres fertiles. En bref, après la décrue, toute la Terre est lessivée à l’eau de mer, la végétation morte exceptés quelques arbres peut être, les sédiments emportés dans l’océan. C’est donc sur
un sol de roche avec un peu de boue que Noé met le pied, avec toute sa bande de joyeux animaux. Ils ont drôlement la dalle depuis 190 jours, presque tous sauvages à l’origine ils commençaient un peu à s’agiter dans leur compartiment trois étoiles…. Et là ils vont être très très déçus...
Argument biologique : comment reformer les espèces après éradication quasi-totale ?L’arche contenait un couple de chaque espèce animale, et 7 couples de chaque animal pur (peu nombreux). Mammifères, oiseaux et insectes sont de la partie (Gen 7.20). A noter que seules les espèces sexuées sont mentionnées, ce qui semble ignorer les autres formes de reproduction, ou bien supposer qu’ils sont bons nageurs. Vu les dimensions de l’Arche « en roseau » (Gen 6.14), le caractère sauvage de la quasi-totalité des animaux, et les 190 jours d'enfermement. Difficile d’espérer caser plus d’une centaine des plus petits, et un dizaine d'espèces des plus grands animaux.
Les poissons ne sont pas mentionnés et c’est une nouvelle méprise : suppose-t-on qu’ils seront contents dans la mer ? La majorité des poissons d’eau douce ne survivront pas, mais surtout chaque animal marin « de littoral » perdra aussi son milieu de vie et disparaitra sans doute. Sur la terre ferme, rien n’y survit. « Tout ce qui était sur la terre ferme mourut. » (Gen 7.22)
Les « espèces » mentionnées dans la Bible se définissent notamment par le fait que les animaux sont pris par couples. Il y a donc nécessairement interfécondité au sein de ces « espèces bibliques ». Avec ce seul critère d’interfécondité, le nombre d’espèce de nos jours explose à plusieurs dizaines de millions… Le déluge représenterait donc l’
élimination de plus de 99% de la biodiversité ! (arg GreenPeace

)
La fantastique diversité des espèces actuelles comparée au goulot d’étranglement que représente le Déluge conduirait à admettre l’évolution, avec la divergence,fractionnement et multiplication des espèces. Mais même avec cette hypothèse, il aurait fallu à nouveau plusieurs millions d’années pour recomposer la biosphère telle qu’on l’a connait. Donc, bug encore.
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Voilà, c'est une magnifique histoire, qui est admirable en tant que telle.
Plz let it remain a myth, thx.
